Une tourbière ombrotrophe est située près du sommet du mont Covey Hill. Cette tourbière s’étend sur une longueur de 1 370 m (axe est-ouest) et sur une largeur maximale de 670 m (axe nord-sud), et couvre une superficie d’environ 54 ha. Il s’agit d’une tourbière acide (pH entre 3,8 et 4,9) et pauvre (conductivité corrigée entre 0 et 46 µm/S). L’épaisseur du dépôt de tourbe atteint par endroit 3,6 m (Rosa et al., 2008). Le dépôt organique se serait vraisemblablement mis en place à la fin du Tardiglaciaire ou au début de l’Holocène. En effet, un échantillon de tourbe prélevé à 40 cm au-dessus de la base de dépôt organique a été daté (14C) à 10 300 ans BP (années non étalonnées).
Les inventaires floristiques réalisés à l’été 2006 ont permis de détecter 57 espèces, dont sept espèces de mousses et six de sphaignes. Deux espèces insectivores sont aussi présentes soit la sarracénie pourpre et le rossolis à feuille ronde. L’utriculaire à scapes géminés, une plante insectivore susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec, a déjà été répertoriée sur le site, mais n’a pu être retrouvée au cours des inventaires de 2006.
La tourbière se divise essentiellement en quatre groupements végétaux. Une éricaçaie à Andromeda polifolia et Sphagnum angustifolium occupe l’extrémité est de la tourbière. La portion centrale de la partie est de même que l’extrémité nord-ouest sont caractérisées par une éricaçaie à Chamaedaphne calyculata et Sphagnum fallax. Une arbustaie à Sphagnum fallax occupe le centre ouest. Finalement, un lagg arbustif à Alnus incana ssp. rugosa ceinture la tourbière.
L’alimentation en eau des cours d’eau du mont Covey Hill, et indirectement celle des résurgences, est en partie assurée par la présence de la tourbière. La capacité de rétention d’une tourbière permet de réduire les pertes d’eau par ruissellement dans les cours d’eau et de limiter les impacts d’une sécheresse estivale sur le réseau hydrique. Un bilan hydrique a montré que l’apport d’eau à la tourbière provient principalement des précipitations dont une grande partie retourne vers l’atmosphère sous forme d’évapotranspiration. La contribution de l’aquifère aux dépôts organiques est relativement faible et aucun apport direct de la tourbière vers l’aquifère n’a été observé. La contribution de la tourbière à l’hydrologie de la colline provient donc principalement de l’écoulement par les ruisseaux exutoires lequel est alimenté en grande partie par la couche de surface de la tourbière (acrotelme). Les résultats de la modélisation montrent que 95 % des écoulements au sein de la tourbière se produisent dans cette couche qui est alimentée par les eaux de pluie et dans une moindre mesure par l’aquifère superficiel environnant. La modélisation hydrogéologique a permis de délimiter une zone autour de la tourbière qui contribue à son alimentation en eau souterraine. Cette zone correspond au périmètre de protection minimal dans lequel toute modification de la recharge devrait être évitée (M.Sc. Fournier, 2008).
Au moins trois barrages de castor sont présents au pourtour de la tourbière créant des secteurs plus humides.